Test 4K Ultra HD Blu-Ray : Rencontres du Troisième Type (Master 4K)
Publié le par la Rédaction
Rencontres du Troisième Type reste un grand spectacle de science-fiction. Porté par la musique de John Williams, le film célèbre en 2017 son 40ème anniversaire. Il s'agit d'une bonne occasion pour les fans de replonger dans ce chef-d'oeuvre et pour les plus jeunes d'entre vous d'en faire la découverte. D'ailleurs, le film constitue le premier de Steven Spielberg à bénéficier en France d'une sortie au nouveau format Ultra HD Blu-ray. Tout un symbole.
Evidemment, Rencontres du Troisième Type n'est pas à sa première édition vidéo disque. On se souvient de la version LaserDisc, du DVD sans oublier la précédente édition Blu-ray Disc qui date déjà de 2007. Les chances sont donc grandes pour qu'une de ces versions logent encore dans votre vidéothèque. Vos questions sont donc pleinement légitimes :
- Le film a-t-il réellement bénéficié d'une remasterisation 4K ?
- Cette version 2160p HDR apporte-t-elle des améliorations nettes et franches par rapport à l'édition Blu-ray de 2007 ?
- Ces différences sont-elles suffisamment importantes pour motiver un nouvel achat ?
On vous délivre notre avis.
Qualité Vidéo
On entend déjà crier certains : mais ce film de 1977 n'a pas été tourné en 4K. C'est un vieux film. Pourquoi fait-il l'objet d'une sortie en Ultra HD Blu-ray ? Rappelons à ces personnes que le format argentique 35mm - qui représente plusieurs décennies de septième art - conserve un potentiel de résolution égal - si ce n'est supérieur - au 4K numérique. Close Encounters reste un candidat légitime. Il a été tourné principalement en 35mm avec des effets spéciaux d'époque supervisées en 65mm (Super Panavision 70). Surtout, Sony Pictures a officiellement entrepris une remasterisation en 4K du film avec concrètement :
- un nouveau scan des négatifs originaux
- une restauration numérique (nettoyage, ajouts et corrections d'effets visuels)
- un nouvel étalonnage couleur optimisé pour la technologie HDR (HDR10)
Purs arguments marketing pour camoufler un simple upscaling du Blu-ray de 2007 crieront les plus sceptiques ? Notre réponse franche : NON !
De véritables efforts ont été effectués. On ne peut le nier. On note dans un premier temps l'adoption du ratio Cinemascope 2.39 contre 2.35 pour la précédente édition. Le master 2017 récupère ainsi une petite portion d'image - inédite en vidéo disque - sur la zone latérale droite. L'équipe technique a aussi profité de la restauration pour affiner l'oeuvre avec l'ajout discret de nouveaux effets de lumières : par exemple la lumière rouge du vaisseau mère qui vient désormais se refléter sur la pointe de l'emblématique montagne. Les lumières du vaisseau interagissent désormais avec la roche. L'ajout est discret et du plus bel effet.
La version 2160p HDR repose surtout sur un nouvel étalonnage couleurs, supervisé par le coloriste Sheri Eisenberg, qui constitue l'apport principal de cette édition. Il faut insister sur ce point ! On ne va pas dire que ce ré-étalonnage transforme littéralement l'oeuvre. Mais il lui apporte une importante amélioration tout en la modernisant. Prenez le temps de comparer les images du Blu-ray 2007 avec cette nouvelle version. Vous constaterez globalement que les couleurs et les contrastes ont été soigneusement ajustées et de manière souvent subtile. C'est-à-dire sans surenchère ou excès de saturation. La gamme de couleurs élargie offerte par le nouveau format Ultra HD Blu-ray permet réellement d'offrir une nouvelle représentation du film. Les noirs sont sensiblement plus denses et les couleurs globalement plus vibrantes. La gamme de contrastes se montre très large, délivrant des images lumineuses et à la luminosité étonnante (pour un film de cette époque). Sur ce point, mention spéciale aux scènes se déroulant dans le désert. Les blancs, les lumières, les couleurs ressortent avec acuité. La peinture jaune du camion de Roy reste du plus bel effet, tout comme les séquences nocturnes qui nous plongent dans des noirs absolus. On insiste : c'est ce réétalonnage des couleurs supervisée pour cette version 2160p HDR qui apporte un renouveau.
En revanche, et pour avoir comparé l'édition Blu-ray 2007 avec cette version 2160p, l'apport en termes pur de "netteté" reste très minime. En matière de netteté et de définition pure, cette version 2160p n'apporte pas de transformation radicale. Le rendu vous paraîtra simplement plus affiné. Mais rien de révolutionnaire sur ce point. Le grain argentique est une composante importante de ce nouveau master 4K. Il nous a paru mieux restitué sur cette version 2160p. Beaucoup plus finement qu'auparavant. Les images restent sans surprise "filmiques" et "eighties". Le rendu est diablement argentique, pour ne pas dire parfois rugueux ou imparfait. Le master 4K n'établit pas de miracle. Il restitue cette granularité qui fait partie intégrante de l'esthétique et de la sensibilité des négatifs d'époque. Les véritables Home-Cinéphiles sauront apprécier cet aspect.
Pas de miracle non plus pour les nombreuses zones accusant de soft-focus qui sont inhérentes à la photographie de Vilmos Zsigmond. Quelques scènes souffrent d'une résolution franchement basse. D'autres d'un bruit pouvant paraître éprouvant. Mais ces instants de fragilité visuelle font eux-aussi partie intégrante de l'oeuvre originale. Une forme de signature... Le bilan reste à nos yeux positif pour le peu que l'on re-situe l'oeuvre dont on parle. Pas de transformation radicale. Il ne s'agit pas d'une présentation de "référence HDR 4K" pour vos séances de démo. Mais Sony Pictures n'a jamais eu cette prétention. L'apport de l'Ultra HD Blu-ray est présent et significatif. Mais il ne se situe pas aujourd'hui sur le seul registre de la netteté ou de la pure résolution. C'est surtout le nouveau color grading HDR qui apporte une mise à niveau de l'oeuvre. Photographie et couleurs sont aujourd'hui plus modernes.
Qualité Audio
Sony n'a pas profité de ce 40ème anniversaire pour introduire une piste sonore remasterisée en Dolby Atmos ou DTS:X. Il aurait été intéressant de découvrir cela. On se contente aujourd'hui d'une piste DTS-HD Master Audio 5.1. Elle est plaisante. Surtout grâce aux graves solides. Les effets LFE lors des passages de vaisseaux sont vraiment sympathiques. L'aération 5.1 est honorable avec une ouverture vers les canaux surround réguliers (sans en faire des tonnes). Les limitations d’époque viennent évidemment restreindre le rendu et l’homogénéité de la spatialisation, mais l'expérience 5.1 reste plaisante. Pas de révolution par rapport à la précédente édition Blu-ray toutefois. Côté VF, elle est proposée en Dolby Digital 5.1 sur le disque Ultra HD Blu-ray.
Versions du film
L'Ultra HD Blu-ray propose les trois versions du films en seamless branching :
- Montage original (1977 - 134')
- Edition spéciale" (1980 - 132')
- Director's Cut" (1998 - 137')
Bonus
L'édition 2017 reprend les bonus du précédent Blu-ray. On note toutefois l'ajout de nouveaux documents inédits :
- Une vue d’en haut : qui met l'accent sur les différences entre les 3 versions différentes du film
- Trois types de rencontres (HD - 22.02 minutes) : Interview de trois réalisateurs de renom : Steven Spielberg, J.J. Abrams et Denis Villeneuve
- A la maison et sur le tournage (HD - 5.25 minutes) : Des extraits de la collection personnelle des premières vidéos de Steven Spielberg
- Comparaisons de Storyboard (22 minutes)
Conclusion
Rencontres du Troisième Type en Ultra HD Blu-ray constitue la plus belle présentation du chef-d'oeuvre de Steven Spielberg disponible à ce jour. L'apport pur en termes de netteté comparativement à la précédente édition Blu-ray reste minime. Cette édition tire en revanche profit du nouvel étalonnage couleurs supervisé pour le HDR qui apporte indéniablement une mise à niveau tout à fait acceptable. Recommandé pour les cinéphiles et puristes (que nous sommes)...