Test 4K Ultra HD Blu-ray : Le Pont de la Rivière Kwaï (Master 4K)
Publié le par la Rédaction
1957 - 2017 ! Plus de six décennies nous séparent désormais de la sortie originale du film de David Lean : Le Pont De La Rivière Kwaï. Après plus de 60 ans, le film a su s'imposer dans le registre des plus grands classiques du septième art. Il fut porté par des acteurs tout simplement inoubliables : Sir Alec Guinness, William Holden, Jack Hawkins et tant d'autres...
Sony Pictures a profité de la célébration du 60ème anniversaire du film l'an dernier pour nous faire l'honneur d'une édition 4K Ultra HD Blu-ray. Le film bénéficiait déjà depuis 2010 d'une excellente édition Blu-ray. Qu'apporte donc concrètement cette nouvelle édition ? Bonne lecture...
NB : Les comparatifs image (compression .jpg, 8-bit) sont strictement à usage illustratif et sont non représentatifs de ce que l'Ultra HD Blu-ray diffusera sur votre écran UHD HDR calibré.
Qualité Vidéo
Le Pont de la Rivière Kwaï en 4K : ce n'est pas une si récente histoire ! Le film a été réalisé en 1957 par David Lean. Pour sa sortie en Blu-ray en 2010, un master 4K avait été réalisé depuis un nouveau scan des négatifs originaux. Cette restauration d'envergure avait coûté environ un million de dollars à Sony. Le Blu-ray a su convaincre les Home-Cinéphiles grâce à de très belles prestations. Sony Pictures s'appuie logiquement sur le même master 4K (2010) depuis lequel un nouvel étalonnage a été supervisé. Le film, tourné en 35mm Technicolor, est aujourd'hui présenté en résolution 2160p tout en bénéficiant de la technologie HDR10 et du format de compression HEVC. Le ratio original 2.55:1 se trouve de nouveau respecté.
Cette version 2160p reprend les principales caractéristiques de l'édition Blu-ray de 2010. Dans son ensemble, les images flattent toujours la rétine avec une propreté souveraine et un niveau de définition respectable. Le cisèlement des éléments composant les différents plans est précis et les visages sont parfaitement détaillés. C'est d'ailleurs l'un des points forts de cette restauration 4K : ces textures de peau riches, mettant en exergue poils, pores, sueurs et autres imperfections avec une précision étonnante. Très large, la gamme de couleurs, avec ses dominantes brunes et beiges, restitue de belles ambiances tropicales. La température des couleurs est chaude sur ce film. La version 2160p n'apporte pas de transformations radicales à l'oeuvre. Elle accentue toutefois les intentions d'époque ainsi que le caractère "organique" des images.
D'abord le grain 35mm, si caractéristique des œuvres d'époque, est aujourd'hui plus dense. Et il respire avec plus de liberté que sur le Blu-ray. Au risque de paraître peut-être excessif aux yeux de ceux et celles habitués aux oeuvres numériques récentes ? Peut-être ! Mais ouf ! Pas de dégrainage massif à la Terminator 2 ! Autre remarque : l'apport de netteté est loin d'être négligeable. Cette version 2160p vient fouiller dans ses derniers retranchements les plus fins détails contenus dans les négatifs originaux. Les images paraissent globalement plus riches, plus densément texturées. A l'inverse, les fragilités du master ressortent aussi avec plus de véhémence. Parlons-en d'ailleurs : avec les problèmes d'optiques rencontrés sur le tournage, et plus globalement l'ancienneté du film, nombreuses imperfections demeurent. Il vous faudra par exemple faire l'impasse sur les premiers minutes de film qui, on ne vous le cache pas, font peur à voir. Les plans aériens introductifs accusent d'une définition hasardeuse. Plus tard, certaines transitions (fondus enchainés d'époque) sont douloureuses avec des changements apparents de colorimétrie. Des arrière-plan flous, conséquents de l'utilisation des optiques utilisées, fragilisent également le long-métrage. Mais fait important : il s'agit de defauts intrinsèques à l'oeuvre.
Sony Pictures a effectué un excellent travail, admirable d'authenticité, et aujourd'hui d'autant plus que ce travail nous est restitué en Ultra HD.
Comme de coutume, l'étalonnage HDR vient lui aussi apporter une forme de modernisation. Les images paraissent bien plus contrastées que sur le Blu-ray. Plus solaires aussi. Cela se résume par plus d'intensité lumineuse et des plans nocturnes bien plus lisibles et brillants qu'auparavant. La gamme chromatique, très large, restitue les ambiances tropicales avec une pêche renforcée. Globalement, on y gagne en modernité avec des images qui vous paraîtront bien moins ternes. Pour un film de plus de 60 ans, on dit "CHAPEAU" !
Qualité Audio
La version originale tire profit d'un remixage en Dolby Atmos (core TrueHD 7.1). Les contraintes d'époque viennent évidemment restreindre le rendu ainsi que le caractère homogène de la spatialisation. Mais dans l'ensemble, il s'agit d'un remixage de qualité. Claire et lavée des sonorités les plus caverneuves, cette bande-son ne manque pas de charme et vous permettra de redécouvrir ce grand classique dans des conditions modernes. Mention spéciale à la scène d'explosion finale qui ne manque pas d'énergie et aux petites ambiances naturelles distillées de part et d'autre (tonnerre, oiseaux, et bruits d'insecte) qui viennent renforcer l'immersion et le réalisme du film. Petite déception au niveau de la version française qui malheureusement se trouve limitée à du Dolby Digital 5.1 là où le Blu-ray de 2010 bénéficiait d'une piste DTS-HD Master Audio 5.1. Impardonnable ? A vous de juger...
Bonus
Aucun nouveau bonus. Les suppléments sont les mêmes qu'en 2010 :
- William Holden et Alec Guiness au Steve Allen Show
- William Holden raconte l'avant-première du film (archive audio)
- Making of - Document d'archive : "Naissance et chute d'un géant"
- "La traversée du pont" : piste PiP avec incrustation d'images et graphiques
- Accès BD Live
Conclusion
Le Pont de la Rivière Kwaï constitue une belle preuve que le format Ultra HD Blu-ray trouve un intérêt évident sur les anciennes productions tournées en 35mm. Le gain apporté en matière de définition et d'étalonnage HDR n'est absolument pas négligeable. Il s'agit clairement de la plus belle présentation disponible à ce jour du film de David Lean. Si vous êtes cinéphiles et que cette édition n'est pas encore dans votre vidéothèque, vous savez ce qu'il vous reste à faire...