Test 4K Ultra HD Blu-ray : Braveheart (1995)

Publié le par la Rédaction



 

Synopsis

Fin du XIIème siècle. Dans une Ecosse écrasée sous la domination anglaise, un homme va se lever et donner le signal de la révolte. Après l’assassinat de sa femme par les soldats anglais, William Wallace, à la tête d’une armée inférieure en nombre et en armes, va défier l’envahisseur dans une lutte âpre et sauvage. Il remportera la plus grande des victoires : celle de la liberté.
 

 

NB : Les comparatifs image (compression .jpg, 8-bit) sont strictement à usage illustratif et sont non représentatifs de ce que l'Ultra HD Blu-ray diffusera sur votre écran UHD HDR calibré.

 

Afin de mettre en évidence l'utilisation concrète du Wide Color Gamut (WCG) sur cette édition (voir tutoriel ici), les pixels qui se situent dans la gamme standard/BT.709 (confinés à l'intérieur du petit triangle REC.709) vous sont présentés ici entièrement désaturés. A l'inverse, ceux faisant partie de la gamme élargie BT.2020, exclusive au disque 4K Ultra HD Blu-ray (qui s'étendent à l'extérieur du petit triangle REC.709) vous sont présentés en couleur :

 

⚔️🧠 « Je le sais. Tu peux te battre. Mais c'est l'esprit qui fait l'homme. »

Certains films laissent une empreinte qui va bien au-delà de leur projection, comme une brise douce qui ne cesse de souffler. Ils résonnent en nous, parfois pendant des heures, parfois des jours, comme un écho suspendu dans le temps. Braveheart, réalisé par Mel Gibson en 1995, appartient à cette catégorie rare d’œuvres inoubliables, gravées dans le marbre de la mémoire collective. Gibson, dès ses débuts de réalisateur, a affirmé sa maîtrise des grandes épopées, alliant une narration captivante à une exploration des archétypes héroïques de personnages emblématiques.

Controversé, souvent critiqué, Mel Gibson demeure un artiste habile à explorer la tension entre le profane et le sacré, entre la souffrance charnelle et la transcendance de l’esprit. Si ses œuvres divisent, elles témoignent d’une quête inlassable : celle de dévoiler les mystères de l’âme, à travers des épreuves extrêmes à l'écran. Dans Braveheart, l’Écosse médiévale devient le décor d’une fresque épique, un chant mythologique où se joue la lutte universelle pour la liberté. Ici, l’exactitude historique cède le pas à la puissance du mythe. William Wallace, héros érigé entre légende et réalité, incarne des idéaux intemporels : le courage, le sacrifice, la quête d'un éden perdu. Sous la plume de Randall Wallace, le scénario se déploie comme une fresque, où chaque épreuve déchirante n'est qu'une étape vers l'élévation spirituelle du héros.

Au cœur de l'univers de Gibson, le sacrifice héroïque se révèle comme une force primordiale. Le corps humain, loin de n'être qu'un simple réceptacle physique, devient un symbole vivant, un langage qui parle à travers la douleur. La souffrance, souvent poussée à l'extrême, dépasse le simple choc visuel pour devenir une métaphore de la résilience, un vecteur qui élève l'esprit. Wallace, sous le regard acéré de Gibson, incarne cette vérité fondamentale : l'essence de l'Homme ne réside pas dans le simple battement de son cœur, ni dans sa force, mais dans la puissance inébranlable de sa foi, de sa volonté et de son esprit.

Le génie de Braveheart réside dans sa capacité à éveiller l'âme du spectateur à travers une mise en scène magistrale. Gibson manie avec brio les ralentis saisissants, les plans à la première personne et les contrastes entre la beauté lyrique des paysages grandioses et la violence brutale des scènes de bataille. Chaque image résonne avec une intensité qui transcende la simple dimension visuelle, effleurant une essence quelque peu transcendante. La bande originale de James Horner, d'une mélodie poignante, infuse l'ensemble d'une dimension poétique, tandis que la photographie de John Toll capte des jeux de lumière et d’ombre avec une maîtrise que seuls les plus grands artistes savent atteindre.

Comme dans La Passion du Christ ou Apocalypto, Gibson rappelle que la grandeur d’un héros se mesure à l’ampleur des épreuves qu’il traverse. Avec ses cinq Oscars, dont ceux du Meilleur Film et du Meilleur Réalisateur, Braveheart s’est imposé comme une œuvre hollywoodienne majeure, allant bien au-delà du simple divertissement. Une oeuvre forte, viscérale et bouleversante. Et une véritable invitation à faire émerger le héros qui sommeille en vous tous. Un héros qui ne cherche pas la lumière des projecteurs, mais qui choisit d'œuvrer avec courage pour défendre les causes qui lui comptent vraiment.

Qualité Vidéo

C'est en 2018 que Braveheart (1995) a fait l'objet d'éditions 4K Ultra HD Blu-ray. D'abord aux USA chez Paramount puis, dans une édition en France chez 20th Century Fox. On doit la superbe photographie du film à John Toll. Le célèbre chef opérateur a mobilisé des caméras 35mm Panavision couplées à des optiques anamorphiques. Et pour cette édition, l'image a été entièrement restaurée en 4K, sur la base d'un nouveau scan des négatifs originaux. Le film est présenté au ratio 2.39:1, avec en France uniquement l'option HDR10. C'est là l'une des nuances qui sépare l'édition française de celle sortie aux USA chez Paramount. Cette dernière profite du Dolby Vision, avec de légères nuances de compression vidéo et d'étalonnage. Nous allons y venir. Dans tous les cas, en France, il s'agit bien d'un disque BD-100 qui a été mobilisé.

En comparaison avec le précédent Blu-ray, le master 4K (2018) présente un léger recadrage qui, au final, offre un gain d'information image – avec un apport notable, particulièrement sur la zone droite de l'écran. Un significatif travail de restauration a été réalisé, avec la suppression des poussières parasites et rayures qui entâchaient encore la précédente copie. Sur ce registre, il s'agit d'une très solide présentation. Et les bonnes nouvelles ne s'arrêtent pas là puisque le gain en matière de définition s'avère probant. Les gros plans sur les visages, dont ceux centrés sur William Wallace, capturant la douleur, la détermination et la colère du personnage, sont juste magnifiques. L'amélioration est également notable sur les costumes, mettant en valeur le travail de Charles Knode, marqué par la mobilisation de tissus traditionnels pour les vêtements écossais. Les panoramiques sur les paysages d'Ecosse – montagnes, vallées, prairies – prennent toute leur ampleur en 4K. Les scènes de batailles à grande échelle, avec ces plans larges montrant les armées se rassemblant, offrent une vue d'ensemble détaillée des lignes de soldats et de la logistique des combats. Ils sont particulièrement bien restitués.

Le grain 35mm est préservé, avec une texture plus dense et homogène que sur l'ancienne édition Blu-ray. C'est indéniablement une présentation de qualité. Il subsiste malgré tout dans Braveheart des plans moins aboutis que d'autres en matière de mise au point. Ces défauts sont à considérer comme partie intégrante de la photo originale. La bonne nouvelle c'est que ces plans plus fragiles nous sont présentés intactes. Et nous espérons qu'aucune future initiative n'ira à l'encontre de cela.

Braveheart bénéficie d'un étalonnage HDR audacieux, avec un virage certain qui modifie l'atmosphère visuelle du film, en tout cas dans le contexte d'une comparaison avec le précédent Blu-ray. Tourné en Irlande dans des conditions climatiques parfois extrêmes, le réajustement de la température des couleurs a été opéré pour introduire des teintes nettement plus froides que celles de la version précédente. Ce parti pris nous paraît cohérent, particulièrement avec les paysages dont il est question et où règnent grand froid et conditions climatiques pluvieuses. Le film exploite avec brio l'espace du Wide Color Gamut. On observe des bleus vibrants sur les tuniques et les maquillages, des verts vifs et saturés qui semblent en adéquation avec la végétation de l’île d’Émeraude, et des rouges profonds pour les drapeaux, les effusions de sang et les costumes. Ceux du prince Édouard et de son complice amoureux, ou encore celui du bourreau lors des scènes de torture, figurent parmi d'autres exemples probants. En HDR, les contrastes sont d'une grande finesse, avec des pics lumineux qui renforcent le rayonnement de nombreux éléments : les reflets des armes, les cottes de mailles, les flammes. Rien que la bataille de Stirling se présente plus engageante et lumineuse à l'écran. La moyenne des pics lumineux a été mesurée à 233 nits, avec un maxCLL de 1372 nits sur cette version HDR10.

Remarque importante : 

Dans notre vidéo comparative, nous analysons trois éditions pour mettre en lumière les différences entre la version Blu-ray précédente et les versions 4K Ultra HD Blu-ray de 20th Century Fox (HDR10, France) et de Paramount (Dolby Vision FEL, 12 bits, USA). Car oui, nous allons relevé des nuances entre les deux versions 4K. Ces dernières  - relatives mais observables - se manifestent principalement dans la restitution des couleurs. L'édition Fox (Europe) se caractérise par une saturation des couleurs vives plus marquée, avec des tons chair accentués, une végétation renforcée et des costumes rouges davantage éclatants. Ces variations, bien que subtiles lors d'un visionnage classique, deviennent évidentes lors d'une comparaison rigoureuse image par image. À l'inverse, l'édition Paramount, plus sobre et moins saturée, propose des couleurs qui apparaissent légèrement moins artificielles et semblent davantage alignées avec la version de référence.

Inutile de dramatiser. Il ne s'agit que de nuances. Et elles passeront superflues pour nombreux d'entre vous. Cependant, nous nous interrogeons sur une éventuelle maladresse dans la gestion des espaces colorimétriques (P3 et REC.2020) en amont chez les responsables de cette édition européenne. Ce n'est pas une accusation, mais une hypothèse lancée dans une démarche de questionnement. En toute transparence, nous avons pris soin de présenter ces variations de manière fidèle et objective dans notre vidéo. Il vous revient désormais de juger leur importance et de déterminer laquelle des deux versions correspond le mieux à vos attentes. A titre personnel, l'édition USA (Paramount) nous paraît bien plus juste.

 

Test 4K Ultra HD Blu-ray : Braveheart (1995)

Test 4K Ultra HD Blu-ray : Braveheart (1995)

 

Qualité Audio

En version originale, cette nouvelle piste Dolby Atmos, tout en respectant les fondations du mixage précédent, apporte une touche de modernité et une spatialisation plus subtile. Les sons de la nature, comme le doux gazouillis des oiseaux, s'élèvent avec plus de détachement, renforçant l'authenticité des premiers décors. La scène où le jeune William découvre les cadavres pendus dans le hangar, ponctuée par le battement d'ailes funeste d'un corbeau, témoigne d'un véritable travail de spatialisation qui porte ses fruits. La musique d'inspiration tribale, qui accompagne les batailles et les discours héroïques, trouve également un écho dans les canaux supérieurs, comme les cris de guerre lors des allocutions enflammées de Wallace. Les flammes dévorant le champ de bataille de Falkirk constituent certainement l'un des effets Atmos les plus spectaculaires de ce remixage. Pour illustrer ces améliorations, nous vous proposons quelques extraits en reproduction binaurale dans notre traditionnelle vidéo. La dynamique semble intacte. Des montées en puissance, comme celle de la charge de la cavalerie anglaise à Stirling, ne manqueront pas de vous plonger au coeur de l'action.

La version originale est restituée en Dolby Atmos, core TrueHD (5018 kbps, sous 24 bit) pour une VF DTS 5.1 (768 kbps). En VO, l'indicateur de Loudness Range (LRA) a été mesuré à un solide 23.7 (LU).

 

Test 4K Ultra HD Blu-ray : Braveheart (1995)

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Bonus

- Commentaire audio de Mel Gibson

Conclusion

C'est un master 4K soigné, respectueux de l'identité 35mm de l'œuvre, bénéficiant d'une solide mise à niveau et d'un remixage Atmos qui s'illustre sur de nombreuses scènes. Si Braveheart (1995) ne fait toujours pas partie de votre collection d'éditions 4K Ultra HD Blu-ray, il n'est jamais trop tard. Et puis, rappelons-le, c'est juste un grand film, inspirant, dans lequel il est toujours bon, de temps à autre, de replonger.