Test 4K Ultra HD Blu-ray : Godzilla (1998)
Publié le par la Rédaction
Synopsis
Une tempête effroyable se dechaîne sur le Pacifique, engloutissant un pétrolier tandis qu'un immense éclair illumine le ciel au-dessus de la Polynésie française. Des empreintes géantes creusent un inquiétant sillon à travers des milliers de kilomètres de forêts et de plages au Panama. Les navires chavirent au large des côtes américaines et ces horribles phénomènes s'approchent de plus en plus près de New York. Le chercheur Nick Tatopoulos est arraché à ses recherches afin d'aider les Etats-Unis à traquer le monstre qui est à l'origine de ces désastres mystérieux.
NB : Les comparatifs image (compression .jpg, 8-bit) sont strictement à usage illustratif et sont non représentatifs de ce que l'Ultra HD Blu-ray diffusera sur votre écran UHD HDR calibré.
Afin de mettre en évidence l'utilisation concrète du Wide Color Gamut (WCG) sur cette édition (voir tutoriel ici), les pixels qui se situent dans la gamme standard/BT.709 (confinés à l'intérieur du petit triangle REC.709) vous sont présentés ici entièrement désaturés. A l'inverse, ceux faisant partie de la gamme élargie BT.2020, exclusive au disque 4K Ultra HD Blu-ray (qui s'étendent à l'extérieur du petit triangle REC.709) vous sont présentés en couleur :
Qualité Vidéo
Dirigé par Roland Emmerich, Godzilla (1998) a été capturé sur pellicule 35mm en utilisant des équipements cinématographiques de pointe, notamment des caméras Panavision Panaflex Platinum. Ce long-métrage est caractérisé par sa riche application d'effets visuels, constituant un témoignage de son époque grâce à une fusion de techniques mélant CGI à une palette étendue d'effets spéciaux traditionnels. Le film a bénéficié d'une remasterisation 4K dès 2013, ayant donné lieu au lancement d'une édition Blu-ray sous le label "Masterisé en 4K" par Sony Pictures. Plus récemment, en 2019, Godzilla (1998) a fait l'objet d'une première édition au format 4K Ultra HD Blu-ray avec HDR10 et VO Dolby Atmos. Aujourd'hui, à l'occasion du 25ème anniversaire de sa sortie, Sony met sur le marché une édition commémorative en Steelbook 4K Ultra HD Blu-ray, offrant les avantages supplémentaires du Dolby Vision. Les comparaisons images sont établies aujourd'hui avec la précédente édition Blu-ray - 2013 (labellisée "Masterisé en 4K").
Bien que le scan initial puisse être similaire, ce qui saute aux yeux du Home-Cinéphile, c'est la capacité de la version UHD à reproduire Godzilla (1998) avec un niveau de définition jamais vu auparavant. Concernant la restitution de la texture du grain 35mm et la précision des détails propres à la photographie de l'époque, l'édition Ultra HD démontre une supériorité assez flagrante. Comparée au Blu-ray "Masterisé en 4K", déjà de haute facture, la version UHD offre ainsi des performances nettement supérieures, conférant au film un raffinement appréciable, tant dans les détails des visages des protagonistes que dans ceux des costumes. Le long-métrage comporte de nombreuses scènes sous la pluie, des séquences qui représentent un défi en termes de compression vidéo. Et ces scènes délicates sont aujourd'hui restituées sans faute notoire. Il est important de signaler que l'édition 4K Ultra HD Blu-ray de 2023 ne se distingue pas fondamentalement du précédent disque UHD (HDR10) en matière de définition et de compression vidéo, malgré un débit moyen légèrement supérieur : 56 102 kbps (Dolby Vision MEL) contre 50 043 kbps pour l'édition 4K UHD de 2019. Il convient également de souligner que ce "Godzilla" de 1998, bien que mastérisé en 4K, comprend des séquences de résolution inférieure et des composants CGI qui étaient contraints par les technologies de l'époque. Cela se traduit à l'écran par une hétérogénéité notoire entre les différentes scènes, notamment celles mobilisant des effets spéciaux et trucages optiques, et le reste des plans dont le niveau de définition s'avère bien plus confortable.
En matière d'étalonnage, les contrastes sont massifs avec un regain significatif de dynamisme apporté aux hautes lumières, ce qui s'avère particulièrement judicieux pour un film aux ambiances majoritairement sombres et pluvieuses. Une quantité remarquable d'informations dans les zones les plus lumineuses est aussi révélée, particulièrement sur ces surfaces lumineuses auparavant sujettes à des phénomènes de surexposition déplaisante. L'utilisation du Wide Color Gamut (WCG) BT.2020 dans l'édition UHD Blu-ray de "Godzilla" (1998) est réalisée avec parcimonie, les couleurs s'étendant au-delà du spectre standard REC.709 essentiellement dans les scènes où des voyants et des lumières LED issues d'appareils électroniques sont présents. Les tenues rouge de Maria Pitillo sortent néanmoins du lot à plusieurs reprises.
Ouvrons une parenthèse sur les valeurs chiffrées qui se dégagent de cet étalonnage. Car oui nous sommes confrontés à une créature cinématographique très singulière aujourd'hui, avec un film dont les hautes lumières atteignent fréquemment des sommets anormaux, dépassant les 9000 nits – oui, vous avez bien lu, 9000 nits. De plus, le MaxCLL (Maximum Content Light Level) établit un record potentiel : 10.000 nits (réellement observé) sur la version HDR10 de 2019 et 9953 nits selon les métadonnées Dolby Vision de niveau 1 tirées de cette édition 2023. Certes ces valeurs maximales ne reflètent pas la moyenne des pics lumineux qui est un peu plus conventionnelle (1146 nits). Mais elles constituent bien un record sans précédent dans le domaine des disques 4K Ultra HD Blu-ray, toutes éditions confondues. Il apparaît plausible que l'équipe en charge de l'étalonnage ait poussé ces valeurs lumineuses extrêmes, sur certains éléments surbrillants (comme les lampes et projecteurs les plus éclatants du film), sans même être en mesure de percevoir de leurs yeux l'impact réel de ces pics sur leurs moniteurs de référence. Cette pratique n'est probablement pas idéale et n'est certainement pas de nature à améliorer l'expérience utilisateur. En effet, aucun moniteur ou téléviseur grand public n'est actuellement capable de couvrir de telles valeurs lumineuses. Et cela devrait être encore le cas pour quelques bonnes années... Fixer un MaxCLL à 10.000 nits avait d'ailleurs rendu la lecture de la version HDR10 de 2019 problématique pour certains téléviseurs dépendant d'une lecture des métadonnées statiques (dont la valeur du MaxCLL) pour l'ajustement de leur courbe de tonalité. Et c'est évidemment dans un tel contexte atypique, où un tone-mapping dynamique est privilégié, que la présence de métadonnées Dolby Vision se révèle être un atout certain.
Qualité Audio
La version originale du film a été remastérisée au format Dolby Atmos (avec un core Dolby TrueHD 7.1, 4778 kbps, 24-bit). Il s'agit d'une réplique exacte de la piste audio présente dans l'édition UHD de 2019. Cette bande-son se caractérise par sa puissance et son ampleur, offrant une expérience certes musclée, mais loin d'être subtile. Les séquences du film sont ponctuées par des scènes de destruction d'envergure, des détonations d'ordre militaire, le bourdonnement des hélicoptères, des effondrements, des cris et des fracas de véhicules. Dès la scène initiale suivant le générique, un usage remarquable des canaux surround et arrière est à noter, avec un orage qui tonne et enveloppe l'ensemble de votre pièce d'écoute. La pluie, un élément récurrent dans "Godzilla", est reproduite avec une impression de présence notable. En outre, les basses fréquences sont particulièrement mises en avant, renforçant la sensation de gigantisme attribuée à Godzilla lorsqu'il sème la destruction ou déambule dans les espaces urbains. En Atmos, il convient d'émettre des réserves quant à l'utilisation des canaux verticaux. Bien que les canaux de hauteur soient réellement engagés et de façon quasi permanente (voir l'activité du waveform en configuration 7.1.4), ils tendent à reproduire l'activité des canaux horizontaux de manière diffuse, sans offrir d'éléments sonores véritablement distincts ou isolés. Cette tendance à reléguer en hauteur des segments entiers d'effets sonores, dont la pertinence en termes de placement vertical est parfois discutable, peut induire une perception de spatialisation exagérée et artificielle. La VF reste également inchangée, et est de nouveau présentée en DTS-HD Master Audio 5.1 (2563 kbps, sous 16-bit).
Bonus
- Commentaires audio avec le superviseur des effets spéciaux
- Les coulisses du film avec Charles Caiman
- Le Best-of des scènes de comba Godzilla
- Clip musical Heroes
- Teasers & Bande-annonce
Conclusion
Godzilla (1998) en Ultra HD Blu-ray, c'est d'abord un étalonnage HDR façon Roland Emmerich et qui piquera votre curiosité par la présence d'éléments de surbrillance inclassables dont certains ont été mesurés au delà des 9000 nits. C'est donc un titre qui a le potentiel de tirer profit de la présence de métadonnées dynamiques Dolby Vision, bien plus que d'autres titres de catalogue. Godzilla (1998) en UHD Blu-ray s'affirme avec autorité comme une édition solide, avec encore des hauts et des bas, mais représentant une amélioration significative par rapport à l'édition Blu-ray précédente (y compris celle labellisée "Masterisée en 4K" de 2013). Avis aux fans de l'œuvre...