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Test 4K Ultra HD Blu-ray : Joker (2019)
Publié le par la Rédaction
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Synopsis
Arthur Fleck, comédien raté, rencontre des voyous violents en errant dans les rues de Gotham City déguisé en clown. Méprisé par la société, Fleck s'enfonce peu à peu dans la démence et devient le génie criminel connu sous le nom de Joker, un dangereux tueur psychotique.
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NB : Les comparatifs image (compression .jpg, 8-bit) sont strictement à usage illustratif et sont non représentatifs de ce que l'Ultra HD Blu-ray diffusera sur votre écran UHD HDR calibré.
Afin de mettre en évidence l'utilisation concrète du Wide Color Gamut (WCG) sur cette édition (voir tutoriel ici), les pixels qui se situent dans la gamme standard/BT.709 (confinés à l'intérieur du petit triangle REC.709) vous sont présentés ici entièrement désaturés. A l'inverse, ceux faisant partie de la gamme élargie BT.2020, exclusive au disque 4K Ultra HD Blu-ray (qui s'étendent à l'extérieur du petit triangle REC.709) vous sont présentés en couleur :
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🤡📺 « Pardon si je ris : j'ai un handicap »
Joker (2019) de Todd Phillips, c’est d'abord l’histoire d’un homme brisé. Pas un monstre tout fait. Mais un homme qu’on a trop longtemps ignoré, trop souvent piétiné, jusqu’à ce qu’il devienne… autre chose. C’est comme si on avait pris un conte de fées, qu’on l’avait laissé macérer dans le vinaigre et qu’on l’avait jeté sur l’asphalte de Gotham. Oubliez les chevaliers en armure et les princesses aux cheveux d’or. Ici, il n’y a que la crasse, la misère et l’indifférence. Gotham, c’est une ville qui n’attend rien de personne, où le soleil a démissionné depuis longtemps, laissant derrière lui des néons blafards et des ombres qui s’étendent. Un décor parfait pour un fantôme. Car Arthur Fleck, c’est ça. Un homme invisible. Un clown qui veut faire rire mais qui ne récolte que des regards gênés et des silences lourds. Il est là, quelque part entre la marge et l’oubli.
Ce film, ce n’est pas une leçon de morale. Ce n’est pas une fable sur le bien et le mal. C’est une plongée dans la mécanique du désespoir, un regard sans fard sur ce que la vie peut faire à un homme quand elle décide de le broyer. Arthur, c’est une étincelle sur un baril de poudre. Chaque humiliation, chaque sourire condescendant, chaque mépris, est une poussée de plus vers le gouffre. Jusqu’au moment où il n’y a plus de retour possible.
Ce n’est pas non plus l’histoire d’un héros, ni d’un vilain. Mais celle d’un homme qui en a assez de se faire écraser et qui choisit, enfin, de mordre. Une colère qui monte, un cri trop longtemps contenu, une explosion inévitable. C’est l’aliénation, l’isolement, cette sensation d’être un fantôme au milieu des vivants. Comme dans un roman de Bradbury, où le plus effrayant n’est pas la violence, mais l’indifférence.
L’atmosphère ? Suffocante. Comme une nuit sans lune, où chaque bruit fait sursauter, où les ombres semblent vivantes. Le malaise est partout. On ressent la détresse d’Arthur, sa rage contenue, son désarroi face à un monde qui ne le voit pas. Joker (2019) de Todd Phillips, c’est un film qui vous agrippe et ne vous lâche plus, qui vous force à ressentir l’injustice avec une intensité presque physique. C’est noir. C’est tendu. C’est angoissant.
Qualité Vidéo
Pour nous plonger dans la psyché déliquescente d'Arthur Fleck, un homme que la société a peu à peu effacé, Todd Phillips ne se contente pas de raconter une histoire : il la peint, il la sculpte, il la grave dans l'esprit du spectateur avec une rigueur artistique. Lawrence Sher, directeur de la photographie, a capté la mutation du protagoniste avec une habileté saisissante. Des caméras numériques ARRI Alexa 65 ont été mobilisées, pour un tournage confirmé en résolution 5K. Des optiques Hasselblad Prime DNA ont été sollicitées. Ces dernières insufflent aux images une dimension organique, quelque peu nostalgique. L'œuvre bénéficie d’un master intermédiaire 4K et se dévoile ici en Ultra HD Blu-ray, en 2160p, compression HEVC, avec prise en charge des formats HDR10 et Dolby Vision (10-bit, MEL).
Afin d’accentuer l’immersion dans la performance de Joaquin Phoenix et la descente aux enfers de son personnage, le ratio 1.85:1 a été privilégié. Il confère une proximité peut-être plus intime avec Arthur, renforçant l'idée de son isolement. Les plans larges l'écrasent dans un environnement oppressant, tandis que les gros plans révèlent chaque tressaillement d’émotion, chaque fêlure dans son équilibre psychique. L’image, d’une splendeur quasi veloutée, évoque un tournage sur pellicule tant elle est imprégnée d'une patine cinématographique authentique. En Blu-ray comme en 4K Ultra HD Blu-ray, le rendu est superbe. Mais la version UHD vient affiner encore davantage les textures et tous ces détails qui ancrent le film dans un passé tangible : costumes usés, graffitis omniprésents, téléviseurs CRT. Les nombreux plans serrés sur le visage d'Arthur Fleck gagnent aussi en précision, mettant en valeur chaque ride, chaque pore, chaque nuance de son maquillage de clown.
L'étalonnage des couleurs repose sur une subtile interaction entre les teintes chaudes et froides. Avec sur ce titre un bel apport du Wide Color Gamut, il faut le souligner. Au départ, Gotham s’imprègne d'un réalisme plutôt grisâtre, dominé par des verts maladifs et des bleus désaturés. Ces tons austères reflètent l’isolement d'Arthur, sa souffrance silencieuse, sa place marginale dans un monde qui ne le regarde même plus. Mais, à mesure qu'il embrasse son alter ego clownesque, la palette chromatique se mue en une explosion de couleurs plus saturées et de jaunes électriques, marquant son affranchissement dans une spirale de violence libératrice. Une palette complémentaire teal et orange se dessine en filigrane, opposant la froideur institutionnelle à la chaleur humaine, un dialogue visuel qui renforce le combat d'Arthur entre résignation et révolte. La version HDR magnifie ces subtilités grâce à une mobilisation de couleurs issues du gamut P3.
Et ce n'est pas là le seul apport de l'édition 4K Ultra HD Blu-ray. Car au-delà des couleurs, l’étalonnage HDR sublime également le travail d’éclairage. Avec de belles intensités lumineuses déployées. On le confirme avec cette moyenne de pics lumineux de 429 nits, et une présence de pics frolant les 1000 nits de manière régulière (et même sur certains bokeh). Chaque source lumineuse devient un élément narratif à part entière : néons vacillants, lumières crues de l’appartement misérable d’Arthur, ampoules des loges de maquillage, projecteurs des plateaux télévisés. Comparée à la version SDR, cette édition Ultra HD Blu-ray confère une profondeur et une dynamique visuelle nettement remarquables. Ces différences, loin d'être subtiles, sont à découvrir en HDR dans notre vidéo jointe.
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Qualité Audio
Le mixage Dolby Atmos (aussi bien disponible en VO qu'en VF) se distingue par son rôle essentiel dans la retranscription de la psyché tourmentée d’Arthur Fleck. Grâce à une spatialisation précise et une approche narrative du son, cette section joue un rôle actif dans l’expérience sensorielle du spectateur. Les concepteurs ont privilégié des détails discrets mais significatifs : le froissement des vêtements d’Arthur, les cris étouffés dans les ruelles, ou encore les bruits du métro résonnant dans un champ hémisphérique. Chaque élément participe à la narration, soulignant l’isolement progressif du personnage principal. L’univers sonore de Gotham est une superposition complexe de bruits urbains. Les klaxons agressifs, les sirènes stridentes et les disputes lointaines créent une tension permanente. Dans l’appartement exigu d’Arthur, les voix de ses voisins et les échos des allées s’infiltrent subtilement via les haut-parleurs surround. Et le résultat est du plus bel effet. La dimension verticale du Dolby Atmos se manifeste principalement dans l’utilisation de la bande originale d’Hildur Guðnadóttir. Lors des scènes de tension, les haut-parleurs verticaux diffusent parfois un « bourdonnement » sourd, matérialisant la descente progressive d’Arthur dans la folie. De même, les ambiances sonores de l’émission télévisée de Murray Franklin et les annonces du métro se démarquent par leur mise en espace réaliste et immersive. Ces quelques exemples vous sont présentés dans notre vidéo en reproduction binaurale.
VO et VF sont restituées en Dolby Atmos, core TrueHD 7.1 (24-bit, 4459 kbps & 4439 kbps). En VO, l'indicateur de Loudness Range (LRA) a été mesuré à un très solide 23.1 LU.
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Bonus
- Joker: Vision & Furie
- Devenir Joker – Featuerette
- Merci d’accueillir… Joker !
- Une chronique du chaos
Conclusion
Joker (2019) fut sans aucun doute l'une des éditions 4K Ultra HD Blu-ray les plus attendues de l'année 2020. Warner délivre tout simplement un sans faute avec une magnifique édition, des images magistrales (Dolby Vision, master natif 4K), et une combinaison de VO et VF en Dolby Atmos (core TrueHD 7.1). Un film magnifique porté par une performance de Joaquin Phoenix et qui prend toujours aux tripes. HAUTEMENT RECOMMANDE !