Test Blu-Ray : La Légende de Beowulf - Director's Cut
Publié le par la Rédaction
Véritable production innovante sur le plan cinématographique, La Légende de Beowulf débarque sur le marché français dès le 28 mai prochain en Blu-Ray Disc. Film de 2007 réalisé entièrement en Motion Capture et en 3-Dimension par Robert Zemeckis, ce film retrace le célèbre mythe de Beowulf mais sous une version relativement éloignée de l'œuvre de littérature anglo-saxonne datant rappelons-le du 8ème siècle après Jésus Christ.
Le Beowulf de Zemeckis est un héros familier plongé dans un Danemark où l'on boit, mange, tue et fornique sans limite. Ce film attire d'ailleurs par sa véritable dimension spectaculaire et sans borne, une dimension qui fait les joies des amateurs de son et d'image en haute définition en attendant l'arrivée de la 3D au sein des foyers. Cette édition Director's Cut est distribuée par Warner Home Vidéo.
S'agit-il d'une édition Blu-Ray à la hauteur de l'innovation générée par ce film au combien innovant et précurseur en matière de production numérique ? Notre réponse au sein de ce test complet…
Caractéristiques
Vidéo : Transfert 1080p VC-1
Audio : Anglais en Dolby TrueHD, Français, Anglais, Allemand, Italien, Espagnol en Dolby Digital 5.1
Sous-titres : Français, Anglais, Allemand, Italien, Chinois, Coréen, Espagnol, Portugais, Danois, Finnois, Norvégien, Suédois et Néerlandais
Bonus : Les Diverses étapes de la production de Beowulf, La Légende de Beowulf : Préparer le voyage (vignettes de production), Les origines de Beowulf, Le Dessin et la création des créatures et des monstres de Beowulf, La magie de Beowulf, Scènes supplémentaires
Résumé
L'histoire nous plonge au sein d'un Danemark du Moyen Age. Le roi Hrothgar assure son règne de façon visiblement chaleureuse mais son royaume fait constamment l'objet des attaques d'un monstre légendaire au nom de Grendel.
Beowulf est un héros qui ne cache pas son orgueil. Il est venu prêter main forte à Hrothgar pour tuer le monstre et ainsi pouvoir narrer ses exploits, sa légende. Beowulf au prix d'une bataille sanglante avec Grendel parvient à tuer cette bête féroce mais un autre défi attend le héros : la mère de Grendel !
Lorsque ce démon féminin prend la forme d'une somptueuse créature aux formes voluptueuses, le charme fait tomber le héros qui accomplit un véritable pacte avec le diable : un enfant donné au monstre contre l'assurance d'une richesse éternelle. Devenu roi mais hanté par cette malédiction, Beowulf devra toutefois assurer un ultime acte de courage avant de trouver rédemption : tuer son fils, un dragon on ne peut plus féroce !
Une production 3D numérique innovante
Beowulf de Robert Zemeckis constitue littéralement un film qui profite d'une dimension spectaculaire, ce qui est en soi sa première et véritable richesse. Outre une histoire inspirée du mythe tout en cherchant à relativiser la légende de ce héros finalement illustré ici dans sa dimension humaine (la faiblesse constitue la réalité de ce personnage ayant pacté avec le diable + nudité fréquente du personnage), Beowulf attire par de nombreuses scènes d'action filmées de façon littéralement vertigineuse.
Sachez dans un premier temps qu'il s'agit d'un film relativement particulier par le fait qu'il constitue, à la suite du Pôle Express, l'un des premiers films exploitant intégralement la technique du Motion Capture de son début à sa fin. Mais Beowulf surprend par son côté réaliste ce qui confère finalement l'idée d'un environnement mythique, situé entre le réel et l'irréel (l'aspect réel des personnages est partagé par un côté encore informatisé). Cette dimension est visuellement particulièrement attachante et s'accorde pour le coup superbement bien avec l'univers des légendes et des mythes, qui s'imprègnent toujours de l'univers réel tout en traitant des sujets dotés d'éléments fantastiques (dragons, démons, héros à la force herculéenne).
Beowulf profite ainsi d'une dimension photoréaliste tout en étant distinct du réel. Les techniques numériques employées permettent ainsi de raconter cette histoire qui dépasse bien évidemment la réalité sous un style nouveau et finalement très efficace visuellement parlant. Il s'agit d'une illustration moderne d'un vieux mythe et le choix d'employer en tant que producteur designer le célèbre Doug Chiang à qui l'on doit en partie l'univers visuel mythique de la nouvelle trilogie Star Wars n'est d'ailleurs pas anecdotique puisque ses travaux parviennent toujours à mélanger légendes anciennes et modernité.
Autre élément pour le moins innovant en termes de production numérique : la 3D. Ce film a été intégralement produit en 3 Dimensions et a fait l'objet de nombreuses projections numériques en 3D relief, comme nous vous l'avons rapporté au travers de nombreuses actualités. Ici, l'usage des effets 3D n'est pas gratuit. Il confère l'idée d'implication du spectateur au sein des expériences du héros.
Beowulf de Zemeckis reste ainsi pour le moins innovant à la fois par son scénario se distingant du roman original, sa production numérique réalisée à l'aide de la technique Motion Capture, et l'usage des effets 3D. Il s'agit surtout d'un film à très grand spectacle qui fourmille d'effets visuels et sonores très exaltants à ré-expérimenter au Home-Cinema.
Qualité Technique
Image
Sur le plan visuel, sachez que cette édition est littéralement irréprochable. Production numérique oblige, le master se veut d'excellente qualité. On ne retrouve à la lecture aucun grain perceptible, aucun artefact. La compression effectuée est de très bonne facture. Beowulf séduit par un univers virtuel finalement à la fois réaliste et fantastique. On appréciera des couleurs des plus variées allant de la pâleur du ciel d'hiver danois, aux bactéries phosphorescentes dotées d'une lueur bleu-vert éclairant Beowulf dans l'obscurité de la caverne du monstre.
Surtout, l'univers visuel s'équilibre admirablement bien tout en offrant une palette colorimétrique des plus variée. On passe par exemple de l'or de la torche, au bleu phosphorescent des flammes générées par Grendel, du rouge saturé du feu du dragon à la fraîcheur de l'hiver du royaume danois du roi Hrothgar. Aussi, la haute définition renforce le rendu 3D de cette production en relief natif déjà riche en petits effets visuels immergeants (des pièces lancées sur la table du festin, aux flammes du dragon directement dirigées vers le spectateur). De nombreux gros plans finalement mettent en exergue l'aspect des plus réaliste des personnages numériques : on est à la frontière du réel !
Son
Côté audio, notre sentiment est identique. La piste proposée en Dolby TrueHD 5.1 est littéralement fantastique. On est plongé dès les premières scènes dans l'ambiance festive du repas du roi Hrothgar. De nombreux effets vertigineux parsèment la lecture de ce film à grand spectacle. Les scènes d'orage de pleine mer sont on ne peut plus dynamiques. On est ensuite plongé dans les exploits narrés par le héros légendaire. L'amplification des sons et éléments surround imitant les problèmes d'audition de Grendel ne supportant plus les bruits parfois mélodieux de ces manifestations festives nous sensibilisent à l'humanité du personnage même si ce dernier n'est finalement dans la légende originale qu'un simple monstre. La piste en VF Dolby Digital 5.1 640kbps est également des plus dynamique.
Beowulf est un film à spectacle qui tire profit de nombreux éléments sonores qui feront la joie des détenteurs de Home-Cinema : on vous l'assure !
Bonus - Partie 1
Cette édition est également très satisfaisante côté bonus. Nous vous retraçons ici de façon détaillée l'ensemble des suppléments présentés au sein de ce Blu-Ray Disc.
Les diverses étapes de la production de Beowulf (25mn)
Dans un premier temps, Warner nous offre un Making-Off complet reprenant de façon sommaire l'ensemble des étapes d'une journée de tournage. On apprécie ici l'effort effectué pour nous expliquer en détail les principes de fonctionnement de la technique de Motion Capture. Il s'agit d'exploiter des récepteurs qui inondent un cube avec des lumières infrarouges. Ils permettent littéralement de capter le mouvement des marqueurs, qui situés en masse sur les acteurs, permettent de reconstituer par la suite sur ordinateurs les mouvements de personnages numériques.
On y apprend l'importance de la Pose T, clap physique pour l'ordinateur. On prendra connaissance de la longue période de maquillage nécessaire pour la pose des marqueurs, l'importance de la captation en haute résolution des éléments corporels des acteurs qui permettent de reconstituer l'apparence des plus réaliste des personnages virtuels ou encore la difficulté de travailler avec les chevaux. On apprécie par ailleurs l'humour de ce documentaire terminant sur la pause café de Malkovitch.
La Légende de Beowulf : préparer le voyage (22 mn)
Il s'agit ici d'un second long documentaire prenant la forme de petites vignettes indépendantes, pouvant être consultées de façon séparée ou continue selon le choix de l'utilisateur. On retrouvera ici l'ensemble des éléments déjà abordés par le Making Off mais de façon beaucoup plus précise et détaillée. Il faut savoir par exemple que l'ensemble du film a été tourné au sein d'un studio de 8 mètres sur 8 mètres et sur 5 mètres de haut. Plus de 250 marqueurs furent employés en moyenne par acteur. On y découvre aussi tout l'humour conféré par de telles séances : la danse ROM, ou encore l'extrême différence entre le rendu informatisé et la réalité corporelle de l'acteur durant le tournage.
Beaucoup d'éléments sont retracés : on passe des électrodes permettant de capter les mouvements des yeux des acteurs, aux fils métalliques servant d'accessoires, à la température de la salle de captation. Ce documentaire profite surtout d'une ambiance très chaleureuse. Difficile en effet de ne pas sourire lorsque l'on apprend que Ray Winstone interprète lui-même le dragon, fils de Beowulf. C'est vraiment un tournage inédit que l'on découvre au sein de ce supplément.
Bonus - Partie 1 et Conclusion
Les Origines de Beowulf (5mn13)
Il s'agit ici d'une featurette retraçant l'histoire du film de Robert Zemeckis. Celui-ci a cherché à se distinguer de l'ambiance anglo-saxone et religieuse originale. Ce petit documentaire rappelle que ce roman anglo-saxon a inspiré de nombreuses épopées : d'Arthur, à Star Wars en passant par Tolkien. On appréciera la subtilité des changements scénaristiques effectués, notamment le parallélisme entre le Dragon et Beowulf, et Hrothar et Brendel entreprenant tous respectivement une relation père-fils conflictuelle et propre à la mythologie.
La Magie de Beowulf (5mn23)
La Magie de Beowulf revient sur le travail visuel entrepris par Doug Chiang, le producteur designer. Il nous fait mention du souci de respecter une cohérence historique, l'importance des maquettes pour aider les acteurs et faciliter la mise en scène et le sens conféré par les nombreux effets 3D.
Le Dessin et la Création des créatures et des monstres de Beowulf (6mn53)
Sont abordés ici l'évolution visuelle du personnage de Grendel, l'importance d'Angelina Jolie, séductrice sulfureuse incarnant l'idéal de beauté féminine ou encore la notion de Shapeshifting, des créatures reptiliennes ayant la capacité de modifier leurs apparences.
La création de Beowulf (2mn)
Petit supplément retraçant l'importance du choix de l'acteur Ray Winstone pour l'interprétation de Beowulf, mais aussi sur l'apport du numérique et de la technique du Motion Capture pour permettre à un acteur d'1m70 plutôt enrobé d'apparaitre à l'écran en tant qu'athlète de 2 mètres de haut et doté d'abdos éminemment sculptés.
Scènes additionnelles (11mn30)
Viennent clore cette édition Blu-Ray Disc des scènes additionnelles sans grand intérêt puisqu'elles sont présentées sans chapitrage et surtout sous une version non finalisée.
Conclusion :
Au final, nous conclurons de la sorte : Beowulf est un Blu-Ray Disc réussi qui se doit de faire partie de votre collection de films en haute définition tant par la qualité du film, de ses suppléments que par l'innovation et le caractère inédit de cette production numérique.
Du grand spectacle à apprécier en haute définition…