Test 4K Ultra HD Blu-ray : Beetlejuice
Publié le par la Rédaction
Synopsis
Barbara et Adam forment un adorable couple. Hélas survient un stupide accident de voiture et les voilà devenus fantômes obligés de hanter les murs de leur propre demeure ! Quelle n'est pas leur déception lorsqu'ils la voient livrée aux mains d'une famille excentrique dont les membres évoluent entre hystérie et stupidité. Barbara et Adam tentent de les chasser. En vain. La seule solution : faire appel à Beetlejuice, un fantôme exorciseur de vivants...
NB : Les comparatifs image (compression .jpg, 8-bit) sont strictement à usage illustratif et sont non représentatifs de ce que l'Ultra HD Blu-ray diffusera sur votre écran UHD HDR calibré.
Afin de mettre en évidence l'utilisation concrète du Wide Color Gamut (WCG) sur cette édition (voir tutoriel ici), les pixels qui se situent dans la gamme standard/BT.709 (confinés à l'intérieur du petit triangle REC.709) vous sont présentés ici entièrement désaturés. A l'inverse, ceux faisant partie de la gamme élargie BT.2020, exclusive au disque 4K Ultra HD Blu-ray (qui s'étendent à l'extérieur du petit triangle REC.709) vous sont présentés en couleur :
"It's Showtime !"
Beetlejuice (1988), c'est un tourbillon de couleurs criardes et d'humour noir, un cocktail détonnant concocté par le maître du fantastique, Tim Burton. Imaginez un couple de fantômes fraîchement décédés, coincés dans leur maison, tentant de faire fuir les nouveaux occupants excentriques. Dans cette maison, une seule règle : ne prononcez jamais trois fois son nom. Car Beetlejuice, un bio-exorciste déjanté et malicieux, jaillit alors de son antre, un être spectral à la silhouette imposante et aux yeux exorbités, capable de transformer votre vie en un cauchemar bien burlesque.
Tim Burton transforme le monde des vivants en un univers fantasmagorique où l'on rit autant qu'on frissonne. "Beetlejuice" est une ode au chaos, un hymne à l'absurde, un conte gothique où le macabre se marie à l'humour, le tout auréolé d'une poésie visuelle unique et inoubliable. C'est grâce à cette alchimie particulière, à ce mélange d'ombre et de lumière, à ce ballet de fantômes fantaisistes et de situations inattendues que le film est devenu un classique incontournable, une œuvre qui continuera à enchanter des générations entières pour bien longtemps.
Qualité Video
Beetlejuice (1998) a été tourné sur pellicule 35 mm avec des caméras Panavision Panaflex et des objectifs sphériques. Le film a été finalisé sur pellicule au ratio d'image 1.85:1. La précédente édition Blu-ray de Beetlejuice est sortie en 2008, à l'occasion du 20ème anniversaire de l'oeuvre. L'édition 4K Ultra HD Blu-ray est sortie quant à elle en 2020, sur la base d'une restauration 4K flambant neuve. On y retrouve Beetlejuice dans une version 2160p HDR10, tirée de ce master 4K.
C'est un vibrant hommage au génie gothique de Tim Burton. Issue d'un scan 4K minutieux du négatif original de la caméra, cette restauration révèle les détails complexes et les couleurs vibrantes du film comme jamais auparavant. Le contraste avec le précédent Blu-ray de 2008 est saisissant. Le respect scrupuleux du ratio original 1.85:1, contre 1.78:1 sur le Blu-ray de l'époque, est associé à quelques nuances de cadrage n'engendrant que de très faibles pertes d'information visuelle. Surtout, le nouveau scan et la définition accrue révèlent une multitude de détails auparavant insaisissables : les rides de Beetlejuice, la minutie des miniatures dans l'atelier du grenier, l'architecture de la maison de campagne de Nouvelle-Angleterre. L'image prend une nouvelle dimension, chaque élément s'enrichissant de détails captivants. Ce sont des différences de type jour-nuit. Le grain de film est merveilleusement préservé, conférant à l'image un aspect cinématographique authentique, une empreinte tangible des années 80.
La palette de couleurs de Beetlejuice (1988), élément fondamental de l'univers visuel de Burton, trouve une nouvelle vie au travers la technologie WCG. Les teintes magentas sont un peu plus prononcées. Les couleurs primaires, si essentielles à l'esthétique du film, resplendissent d'une intensité nouvelle. Le vert spectral de l'au-delà, le rouge flamboyant de la robe de mariée de Lydia et les orangés vifs du paysage cauchemardesque des Maitlands figurent parmi les exemples flagrants de cet épanouissement, dévoilant une profondeur et une richesse insoupçonnées. Le HDR et les incroyables intensités lumineuses développées, une marque de fabrique des restaurations Warner, révèlent surtout un étalonnage audacieux et spectaculaire. Les pics de luminosité atteignent des niveaux impressionnants, avec une moyenne mesurée à 863 nits et un maxCLL de 5291 nits. L'impact HDR est saisissant. On récupère des détails dans les zones qui apparaissaient surexposées. Et on gagne en intensité sur les spéculaires. Les jeux d'éclairage, néons, lampadaires et guirlandes lumineuses brillent d'une nouvelle intensité, ajoutant une dimension fascinante à un univers visuel déjà pleinement audacieux. Compte tenu de ces caractéristiques avancées, l'apport des métadonnées dynamiques Dolby Vision n'aurait par contre pas été de refus.
Qualité Audio
Le mixage Dolby Atmos de Beetlejuice (1988) élève l'expérience sonore du film à un niveau supérieur. Si les dialogues et les effets sonores restent principalement centrés sur l'axe frontal, l'utilisation immersive du son surround, en particulier pour la musique, génère le sentiment d'un bel enveloppement sonore. L'ajout de canaux de hauteur, élément central du Dolby Atmos, façonne une scène sonore plus tridimensionnelle aussi. La musique de Danny Elfman, avec son rythme trépidant, impose les gimmicks incontournables qui feront sa réputation avec un violon galopant et des chœurs enjoués. Cette partition s'échappe régulièrement des enceintes du plafond, créant une immersion totale. La scène d'ouverture, avec son thème musical emblématique, illustre parfaitement ce gain de spatialité. Des passages judicieux mettent aussi en valeur l'utilisation des canaux de hauteur : la scène dans l'au-delà lorsque le requin tente de dévorer Adam, l'épisode de la mouche dans le grenier de la maison ou encore le passage iconique "It's Showtime". Ces quelques exemples, présentés en reproduction binaurale dans la vidéo jointe, révèlent l'audace de ce remixage. De subtils bruits ambiants, comme les grincements de porte, les petits souffles venus d'outre-tombe, ou les bavardages en hors-champs, enrichissent l'expérience d'écoute. Concernant la VF, il y a de gros écarts de prestations car il s'agit d'une VF inchangée (adoptant le format Dolby Digital 2.0, 192 kbps). Aucun miracle sur ce terrain.
Bonus
- 3 épisodes de la série animée « Beetlejuice »
- Bande originale isolée (Dolby Digital 5.1)
- Bande-annonce
Conclusion
Grand classique de la filmographie de Tim Burton, Beetlejuice (1988) se voit offrir une mise à niveau de qualité. La restauration 4K et l'étalonnage des couleurs, qui exploite pleinement le WCG (Wide Color Gamut) et ose des contrastes audacieux, donnent un nouvel éclat au film. Hormis la VF inchangée, cette édition constitue une réussite incontestable.