Test 4K Ultra HD Blu-ray : Le Seigneur des Anneaux - Le Retour du Roi

Synopsis

Les troupes du traître Saroumane ont été vaincues et la puissance d'Isengard n'est plus. Cependant, la chute de la tour d'Orthanc n'a fait que précipiter la guerre contre les armées de Sauron. Les Nazgûls ont quitté Minas Morgul, franchi l'Anduin et s'apprêtent à semer la mort sur le Gondor. Gandalf et les Compagnons les repoussent, mais le mal a déjà pénétré au coeur de la cité. Pourtant, les Hommes, sous la direction d'Aragorn, vont résister avec acharnement. Tous savent cependant que le seul véritable espoir réside dans la destruction définitive de l'Anneau. Pour Frodon et le fidèle Sam, le cratère de la Montagne du Destin n'est plus loin, mais la corruption maléfique de l'Anneau se fait de plus en plus pesante... 

Pour être en mesure de répondre aux principales interrogations des Home-Cinéphiles avant la sortie du coffret équivalent en France, ce test complet a été effectué depuis l'édition USA Steelbook (Warner Home Vidéo) qui s'appuie sur le même master (2020) que l'édition française Metropolitan et qui dispose d'une VFF DTS-HD Master Audio 6.1. Testé et comparé en version longue.

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NB : Les comparatifs image (compression .jpg, 8-bit) sont strictement à usage illustratif et sont non représentatifs de ce que l'Ultra HD Blu-ray diffusera sur votre écran UHD HDR calibré.

Qualité Vidéo

Troisième et ultime volet d'une magnifique trilogie, Le Retour du Roi était sorti en 2003 dans les salles obscures. On retrouve à nouveau un tournage opéré en 35mm (format Super 35) à l'aide de différentes caméras notamment Arriflex, Arricam et Mitchell. A l'image du volet précédent, l'intégralité du film avait bénéficié à l'époque d'un master intermédiaire numérique. Les nombreux plans à effets spéciaux n'ont naturellement jamais été supervisés en 4K. Il est de nouveau question - sur le papier en tout cas - d'un scan 4K des négatifs 35mm originaux pour les prises de vue non VFX, et d'une mise à l'échelle des plans VFX finalisés à l'époque en 2K. Le film, disponible en version cinéma et version longue, est présenté en HDR10 et Dolby Vision. La lecture du film est répartie sur deux disques.

Première observation : en termes de cadrage, on remarque sur le Retour du Roi un léger recadrage (zoom avant) nous faisant perdre une légère portion d'images par rapport au Blu-ray version longue de 2011. C'est le seul volet de cette trilogie à présenter cette particularité. Le film respecte pour rappel le ratio 2.39. Ce zoom avant n'améliore pas la perception d'une définition supérieure. A ce sujet, on retrouve des caractéristiques très similaires au volet précédent. Jamais nous n'observons sur ce titre un quelconque apport de définition pure par rapport à la précédente édition Blu-ray. Cela aura le mérite d'être clair ! De nouveau, les comparaisons image par image témoignent surtout d'une définition proche voire similaire et d'un filtrage du grain 35mm effectué à l'aide de DNR.

On tient à insister sur le fait que Peter Jackson a très vraisemblablement souhaité homogéneïser le rendu de ses deux trilogies pour constituer une grande oeuvre globale (à la Lucas). Ce choix s'effectue avec la contrepartie d'atténuer la sensation filmique 35mm qui paraît moins authentique. Ce n'est sans doute pas ce que nous attendions pour Le Seigneur des Anneaux. Des exemples de DNR causant de petits dégats, il y en a sur le Retour du Roi. Visages et chevelure en mode poupée de cire, prêtez attention à ce plan de Faramir enlassant la belle Eowyn. Y-t-a-il véritablement eu un nouveau scan 4K des négatifs originaux ? Les preuves du contraire s'accumulent.

Fort et heureusement, l'étalonnage des couleurs et les capacités supérieures du format UHD Blu-ray (wide color gamut, profondeur de signal et HDR) réhaussent considérablement notre appréciation de cette édition. Le color grading supervisé en HDR est de nouveau magnifique et c'est lui qui opère une forme de magie salvatrice. Une grande partie de l'action du film se déroule dans la ville gondorienne de Minas Tirith. Cette ville propre et immaculée, construite en pierre blanche, tire à elle seule un grand bénéfice des technologies d'aujourd'hui avec un écrétage des hautes lumières plus rigoureux. Des textures et nuances rocheuses, perméables aux reflets du soleil et qui étaient noyées dans des blancs aux aspects brulés, reprennent de la substance. Tout cela enrichit l'aspect graphique et classique du Gondor, sans aberration chromatique. Les séquences nocturnes spectaculaires qui montrent Minas Tirith assiégé par des boules de feu catapultées par l'armée de Sauron sont elles-aussi exemplaires avec des rouges et oranges incandescants, profonds et plus richement saturés. Le repaire d'Arachne, avec ses tunnels induisant la claustrophobie, respire beaucoup mieux avec des contrastes plus audacieux. Mention spéciale aux valeurs fluorescantes amplifiées des verts (l'armée des morts), la profondeur des rouges (la lave en fusion de la montagne Ardente) et plus générallement au soin accordé aux contrastes métaphoriques des forces s'opposant (la noirceur du nuage qui s'échappe de la montagne du Destin, l'éclat de lumière spirituelle émanant du Magicien blanc).

Qualité Audio

L'échelle totalement épique des deux premiers mixages reste de mise dans ce dernier chapitre qui jouit à nouveau d'une excellente piste Dolby Atmos (core TrueHD 7.1, sous 24-bit) en version originale. Les événements tumultueux du troisième film sont légions. Ils animeront votre espace d'écoute avec un sentiment de gigantisme propre à cette grande saga qu'est le Seigneur des Anneaux. Ce qui est déployé dans ce mixage force globalement l'admiration. Certains passages demeurent plus mémorables que d'autres. On doit reconnaître que les sonorités des Nazgûls sur leurs montures ailées (et qui traversent la scène sonore avec une directionnalité et un sentiment de volume exemplaire) valent toujours, 17 ans après la sortie du film en salles, le détour. Cette bande-son contient une quantité presque écrasante d'éléments percutants avec une belle activité LFE (les oliphants qui écrasent les Rohirrim avec leurs pattes). Le nouveau mixage améliore simplement le rendu d'une scène sonore qui était déjà formidable, exceptionnelle même.

Sur cette édition Steelbook USA (Warner Home Vidéo) à partir de laquelle ce test a été réalisé, une VFF est bien disponible en DTS-HD Master Audio 6.1 (sous 16-bit).

Bonus

Il n'y en a pas. Mais vous les avez certainement sur vos éditions Blu-ray précédentes.

Conclusion

Comme pour le volet précédent, cette remasterisation "4K" du film Le Retour du Roi de Peter Jackson nourrira des controverses. Tout est loin d'être parfait et satisfaisant. Apport de définition négligeable et usage de DNR font partie des grandes fausses notes de cette édition. Heureusement que l'étalonnage Dolby Vision sauve cette mise à niveau.

La redécouverte est tout de même assurée mais nous nous attendions à beaucoup mieux pour une œuvre de cette ampleur.

Pour rappel :

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