Test 4K Ultra HD Blu-ray : Collateral

Publié le par la Rédaction



 

Synopsis

Max est taxi de nuit à Los Angeles. Un soir, il se lie d'amitié avec une dénommée Annie Farrell, une belle femme procureur montée à l'arrière de son véhicule. Quelques minutes plus tard, c'est au tour d'un homme prénommé Vincent de monter dans le taxi. Un businessman, selon toute apparence, avec un emploi du temps chargé : pas moins de cinq rendez-vous à tenir dans la nuit. Max accepte de lui louer ses services jusqu'au petit matin, en échange de 600 dollars. Premier arrêt. Vincent entre dans un immeuble. Un coup de feu éclate aussitôt, un corps plonge dans le vide, s'écrasant sur le toit du taxi. Vincent redescend et, sous la menace de son arme, oblige Max à dissimuler le cadavre dans le coffre et à reprendre son mortel périple. Un chauffeur de taxi, un tueur implacable, cinq "cibles" à éliminer, des agents des stups et une équipe du FBI... Leurs destins se joueront cette nuit...

NB : Les comparatifs image (compression .jpg, 8-bit) sont strictement à usage illustratif et sont non représentatifs de ce que l'Ultra HD Blu-ray diffusera sur votre écran UHD HDR calibré.

Qualité Vidéo

Michael Mann fut l'un des premiers metteurs en scène à s'approprier la technologie des caméras numériques. A travers Collateral (2004), le réalisateur a développé des images nocturnes à forte identité, reposant en partie sur un bruit d'images abondant et les lumières urbaines disponibles de Los Angeles. Michael Mann a mobilisé principalement des caméras Thomson Viper FilmStream ainsi que la Sony HDW-F900. Donc des images captées essentiellement en numérique et limitées à du 1080p. Des caméras 35mm ont également été utilisées pour quelques prises de vue minoritaires. Cette édition 4K Ultra HD Blu-ray propose ainsi une version mise à l'échelle en 2160p. A la clé : un nouvel étalonnage couleurs supervisé en Dolby Vision.

Il n'est guère surprenant de constater l'absence quasi totale de définition perceptible sur ce titre dont les images furent captées principalement en Full-HD à l'aide de caméras à petit capteur. C'est d'autant plus difficile que l'éditeur a procédé à un très léger zoom avant nous faisant perdre une fine portion d'images sur les flancs latéraux. Ce zoom avant ne contribue pas, fort logiquement, à forger une impression de netteté supplémentaire... Ceci dit, il faut rappeler que la ville a été pensée et construite comme un personnage à part entière. Le tournage a été effectué avec les lumières disponibles de L.A et un bruit vidéo abondant, fruit de valeurs de gain élevées (sur les caméras d'époque) et de partis pris artistiques assumés. Ici, la compression vidéo HEVC (59.5 Mbps) permet de soutenir la structure sensible des images numériques avec une efficacité et une fermeté supplémentaires. Et c'est là un excellent point.

L'apport de l'étalonnage des couleurs HDR est bien présent malgré une plage dynamique qui reste assez réduite. Pour des choix esthétiques et pratiques, la captation fut réalisée au moment du tournage via un mode Video (et non sous un flux 4:4:4 non compressé) ce qui a du avoir un impact sur le degré de flexibilité des sources mobilisées pour ce réétalonnage. Cette version Dolby Vision soulève tout de même les zones lumineuses de l'image et semble un peu plus vive sur les passages colorés (le bleu dans la discothèque). Les tons quelques-peu verdâtres de la version SDR ont été réajustés pour des images plus réalistes et équilibrées (les tons chair). Les zones surexposées demeurent assez proches en termes de rendu. Soit des lumières parfois éclatées sur les lampadaires et autres néons de Los Angeles. Sur ce film à l'esthétique volontairement vidéo, les détails d'ombres ont aussi été légèrement réhaussés mais les différences seront sans doute perçues comme marginales pour un grand nombre de Home-Cinéphiles.

Qualité Audio

Aucun changement en matière de prestations audio. On retrouve une VO au format identique au précédent Blu-ray soit une piste DTS-HD Master Audio 5.1 (24-bit, 3868 kbps). C'est un mixage toujours aussi équilibré et qui met en exergue des qualités de réalisme. Les ambiances des rues de L.A sont subtilement reproduites (les différents trajets en taxi). C’est une bande son qui est un peu à l’image du personnage interprété par Tom Cruise : retenu et effacé en apparence mais déconcertant une fois la violence exprimée et libérée. Mention toujours aussi spéciale sur les incroyables coups de feu, furtifs, détonants et agressifs de Vincent lors de la fameuse scène de la boîte de nuit et de cette victime qui atterrit sur le taxi de Max (vers 19 minutes).

La VF est également inchangée, soit du Dolby Digital 5.1 (640 kbps) encore et toujours...

Bonus

- Commentaire du réalisateur Michael Mann
- Les lumières de la ville : le making of de Collateral
- Livraison spéciale
- Scène inédite avec commentaires
- Tournage en extérieur : le bureau d’Annie
- Tom Cruise et Jamie Fox répètent
- Effets visuels : la rame de métro
- Bande-annonce

Conclusion

Avec son rendu non-conformiste, Collateral reste une œuvre visuelle avant-gardiste et inédite. Les limitations des caméras numériques de l'époque (faible capteur, flux compressé, résolution 1080p) restreignent inéluctablement la portée de cette mise à jour UHD Dolby Vision. Mais il subsiste un raffinement certain et quelques nuances (même si ce n'est pas une version radicalement différente de la précédente édition Blu-ray). Ceci dit, ce film est littéralement excellent et pour ceux qui ont adoré Collateral et l'ont peut-être vu de nombreuses fois, vous apprécierez très probablement cette mise à niveau.